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Entreprises Tuniso-Françaises : Entre résilience et prudence

Malgré la conjoncture et les défis, l’optimisme reste de mise pour l’année 2025, chez 58 % des entreprises interrogées dans le cadre du Baromètre réalisé par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française. Ces dernières anticipent même une augmentation de leurs chiffres d’affaires. Le Baromètre offre une analyse de l’impact de la conjoncture économique sur les performances des entreprises tuniso-françaises.

La Presse — La Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (Ccitf) a rendu public jeudi les résultats de son baromètre économique annuel sur l’impact de la conjoncture économique sur les performances des entreprises tuniso-françaises. L’enquête, réalisée entre octobre et décembre 2024, auprès de 243 chefs d’entreprise adhérents à la Ccitf, révèle une résilience des entreprises malgré un ralentissement économique. En 2024, 42 % des entreprises ont vu leurs chiffres d’affaires augmenter, une progression qui a néanmoins reculé de cinq points par rapport à 2023. Parallèlement, 31 % des entreprises ont enregistré une baisse de leurs chiffres d’affaires.

L’optimisme reste de mise

Par ailleurs, en matière d’investissements, les acteurs restent prudents. En effet, si 41 % des entreprises les jugent stables, la part des entreprises ayant augmenté leurs investissements a chuté de huit points par rapport à l’année précédente, tandis que 30 % ont enregistré une baisse.

Malgré la conjoncture et les défis, l’optimisme reste de mise pour 2025 chez 58 % des entreprises qui anticipent une augmentation de leurs chiffres d’affaires, contre 56 % en 2024. Toutefois, la stagnation progresse, avec 31 % des entreprises prévoyant une stabilité et 11 % une baisse. 39% seulement des entreprises faisant partie de l’étude prévoient d’accroître leurs investissements en 2025 (contre 44 % en 2024), tandis que 40 % anticipent un statu quo. Après une année de doutes, le climat des affaires en Tunisie montre des signes de stabilisation selon les entrepreneurs et dirigeants interrogés. En 2024, 38 % des entreprises qualifient l’environnement économique de stable (contre 24 % en 2023), et 47 % estiment que l’environnement politique s’est amélioré. Mais le tableau est loin d’être idyllique, car des freins persistent : 94 % des entreprises citent la pression fiscale comme un obstacle majeur, 90 % la situation économique et 85 % les formalités administratives. Les chefs d’entreprise plaident en chœur pour des incitations financières et fiscales ainsi qu’un allégement des procédures administratives.

« Trop d’impôt tue l’impôt »

Pour les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française, la pression fiscale excessive en Tunisie illustre bien l’adage « trop d’impôt tue l’impôt ». « En maintenant cette pression fiscale, le pays risque de voir ses recettes fiscales diminuer, car de plus en plus de contribuables cherchent à échapper à cette lourdeur en restant en dehors du système. Cette évasion fiscale généralisée réduit la base d’imposition et, par conséquent, les revenus de l’Etat. Une baisse raisonnable des impôts pourrait, au contraire, encourager ceux qui opéraient en marge à régulariser leur situation, augmentant ainsi le nombre de contribuables et, par extension, les recettes fiscales », explique l’un des responsables de la Ccitf. Du côté du marché africain, les échanges suscitent plus d’interrogations. Seulement 33 % des entreprises envisagent une progression de leurs activités commerciales sur le continent, contre 37 % en 2024. Et d’ailleurs, 41 % des entreprises déclarent ne pas avoir de relations commerciales avec l’Afrique, un chiffre qui reste assez élevé. Sur un tout autre sujet, mais pas des moindres, l’engagement environnemental des entreprises se renforce. 66 % des entreprises prévoient d’investir pour s’adapter aux normes européennes en matière de neutralité carbone. Le développement technologique est cité par 71 % des entreprises comme priorité, suivi du travail décent et de la croissance économique (63 %) et de la santé et du bien-être (62 %).

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